Affaire du bébé calciné. Un rapport d’expertise pointe le dysfonctionnement de la couveuse sinistrée (ENEO)

(Lurgentiste.com) – La société Eneo, concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, vient de rendre publiques les conclusions d’un rapport d’enquête ouverte à la suite de l’incendie d’une couveuse ayant entrainé la mort d’un bébé à l’hôpital régional de Nkongsamba.

Dans cette communication, l’entreprise qui se dédouane de toute implication, pointe le dysfonctionnement de la couveuse sinistrée. « La couveuse s’est auto-enflammée suite à un dysfonctionnement de l’un de ses composants électroniques », peut-on lire dans ce document.

Pour la filiale camerounaise du fonds d’investissement britannique Actis, « aucune propagation de la surintensité/surtension n’a été matérialisée ni sur les installations de l’hôpital ni dans le voisinage » à la suite du délestage observé ce jour-là à Nkongsamba. Pour preuve, « Le régulateur de tension de la couveuse n’a subi aucun dommage et n’a véhiculé aucune défaillance sur les appareils protégés », affirme Eneo.

Ce rapport d’expertise technique a été réalisé le 17 mars 2023 par le bureau d’études ASEN, sur autorisation du procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance (TGI) du Moungo.

Contestations…

Du côté de l’hôpital de Nkongsamba, la direction dit ne pas « se reconnaître » dans les affirmations contenues dans ce communiqué. Elle déplore le fait de n’avoir reçu copie dudit rapport et de n’apprendre l’information que « sur les réseaux sociaux » où Eneo a choisi de communiquer. « Toute chose qui est déplorable ». Pourtant, l’hôpital a collaboré avec Eneo dans le cadre de cette enquête, reconnaît-on à Eneo.

À l’hôpital régional de Nkongsamba, l’on reste convaincu que l’entreprise Eneo est responsable du drame survenu dans la journée du 10 mars. Surtout que ce n’est pas la première fois qu’une coupure d’énergie électrique endommage des couveuses dans cette formation hospitalière. « Il y a un an et demi (ndlr: 2021), nous avons perdu quatre couveuses en même temps, toujours en période d’instabilité électrique comme celle actuelle », confie un médecin en service dans cette formation sanitaire.

Contacté, le Dr Fulbert Mangala, directeur de l’hôpital, se montre réservé. « Pour nos installations électriques, nous nous battons comme nous pouvons pour le respect de la norme minimale », se limite-t-il à dire.

En tout cas, cette nouvelle sortie d’Eneo bat en brèche les accusations formulées par Yves Bertrand Noël Ndjana, le préfet du département du Moungo. Selon l’autorité administrative, la couveuse dans laquelle se trouvait ce nouveau-né de sexe féminin d’à peine 48 heures a pris feu « à la suite des variations de tensions sur le réseau électrique ».

 

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Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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